La couverture médiatique d’un crime violent, d’une catastrophe naturelle, d’une guerre, d’un acte terroriste ou d’un autre événement troublant nous fournit de l’information essentielle à propos de ce qui se passe et des mesures que nous pourrions devoir prendre. Mais être surexposés à la couverture médiatique d’événements effrayants peut ajouter à notre détresse et nous rendre anxieux, nous et nos enfants. Les comptes rendus de cambriolages ou de crimes violents survenus dans notre région peuvent être tout aussi bouleversants que les reportages sur les catastrophes s’étant produites loin de chez soi, puisque les nouvelles locales peuvent traiter d’événements qui nous touchent plus personnellement.
Vous trouverez ci-dessous des conseils pour éviter que les actualités augmentent votre niveau de stress et celui de votre famille.
Réactions de stress aux actualités
Aujourd’hui, grâce à la diffusion en direct des médias du monde entier et aux nouvelles en temps réel sur Internet, les reportages sur les événements traumatisants envahissent plus que jamais nos écrans de télévision et d’ordinateur. L’utilisation accrue des téléphones intelligents fait en sorte qu’il est encore plus difficile d’éviter leur couverture médiatique.
Nous sommes témoins de visions horribles en couleurs, comme si nous étions sur place. Les images explicites dérangeantes et la couverture continue d’événements traumatisants peuvent nous ébranler même si nous ne sommes pas touchés directement. Pour certaines personnes, les reportages explicites sur des gestes de violence très médiatisés peuvent être particulièrement bouleversants et causer des sentiments de tristesse, de peur et d’anxiété, ou d’autres symptômes associés au stress, comme des problèmes de sommeil et des sautes d’humeur.
Prendre une pause des médias
Si vous vivez du stress en réaction à la couverture médiatique d’événements ou si les nouvelles vous causent de l’anxiété, suivez ces conseils.
Prenez une pause des reportages sur des événements stressants. Évitez de lire des articles sur ce genre de sujets ou d’écouter des reportages ou des documentaires à la télévision ou sur votre appareil. En bref, évitez de suivre la couverture de ces événements.
Trouvez des moyens de remplir le vide. Si vous avez pris l’habitude de suivre l’actualité, vous devrez alors trouver d’autres passe-temps. Par exemple, allez faire une promenade, consacrez plus de temps à préparer et à savourer vos repas en famille, écoutez votre musique préférée, ou lisez un livre.
Trouvez des nouvelles positives et encourageantes. Assurez-vous de conserver une vision du monde équilibrée et objective en lisant des reportages relatant des histoires positives. Certains sites Web et comptes de médias sociaux mettent l’accent sur ce genre d’information, comme GlobalGoodness et Le Média Positif.
Pendant un certain temps, évitez de parler des actualités stressantes avec vos amis et votre famille.
Parlez-en à votre médecin si vos symptômes persistent. Un professionnel en santé mentale peut également vous fournir de l’aide et du soutien.
Quand des sentiments de chagrin et d’anxiété refont surface
Certaines personnes seront particulièrement affectées par la couverture médiatique d’événements parce qu’elles ont vécu une perte ou ont été victimes d’un crime violent, d’une catastrophe naturelle, de la guerre ou d’une crise personnelle. Les événements traumatisants peuvent déclencher des souvenirs de pertes ou d’expériences passées, même si celles-ci remontent à très longtemps. Ils peuvent faire remonter des images de traumatismes antérieurs, des cauchemars et des sentiments de chagrin, de peur et de tristesse. Les suggestions ci-dessous vous aideront, vous ou votre proche, si vous éprouvez des sentiments de chagrin ou d’anxiété déclenchés par la vaste couverture médiatique d’un événement traumatisant.
Parlez à une personne de confiance au sujet des événements récents et des pertes ou expériences passées qui vous affectent maintenant.
Si vos peurs et de vos préoccupations nuisent à votre travail, discutez-en avec un professionnel. Votre programme d’aide peut vous fournir assistance et soutien.
Essayez de respecter une routine pour les repas et le sommeil. Cela vous donnera la force nécessaire pour composer avec le stress.
Faites le plus d’exercice possible. Beaucoup de gens trouvent que l’exercice facilite la gestion d’émotions douloureuses.
Concentrez-vous sur votre routine et vos activités normales. Une routine favorise un sentiment de calme et de prévisibilité. Dans la mesure du possible, suivez votre routine et consacrez du temps aux activités que vous aimez.
Pratiquez des techniques de relaxation, comme la respiration profonde, la pleine conscience, la méditation ou le yoga.
Cherchez du soutien au sein de votre collectivité. Durant les périodes difficiles, de nombreuses personnes trouvent que les rencontres de groupe sont réconfortantes et rassurantes.
Aider votre enfant à composer avec les actualités
Les enfants qui voient régulièrement des images de violence explicite à la télévision ou aux nouvelles peuvent éprouver une peur constante pour leur sécurité et celle de leur famille. Ils peuvent avoir l’impression que la violence et le crime sont très répandus et que le monde est beaucoup plus dangereux qu’il ne l’est en réalité. Les enfants qui ont vécu une séparation ou un divorce ou qui ont perdu un ami, un membre de la famille ou un animal de compagnie peuvent être profondément affectés. Vous pouvez protéger et soutenir votre enfant en prenant les mesures suivantes.
Limitez son exposition aux reportages sur des événements troublants. Surveillez de près ce que votre enfant regarde à la télé et en ligne.
Configurez le contrôle parental sur les appareils électroniques que votre enfant utilise. Bloquez le contenu explicite diffusé dans les nouvelles, la musique et les balados, définissez les classifications par âge des émissions de télévision et des films, et n’autorisez que les applis adaptées à l’âge de vos enfants.
Expliquez les événements médiatiques en fonction du stade de développement de votre enfant. Parlez à votre enfant en utilisant des phrases qu’il comprendra facilement. Vos explications des événements devraient être courtes et factuelles. Laissez votre enfant orienter la conversation en exprimant ses préoccupations ou en posant des questions. Les enfants très jeunes, en particulier, ne devraient pas regarder de reportages sur des événements violents.
Soyez présent si votre enfant regarde ce genre de reportage. Ainsi, vous pourrez répondre à ses questions et discuter de ses préoccupations. Vous n’aurez pas toutes les réponses et ce n’est pas grave, car l’important, c’est de le rassurer. Vous pourriez dire quelque chose comme : « Il se passe parfois des choses vraiment horribles, mais la plupart des gens sont bons et ont les mêmes valeurs que notre famille. » Votre présence est importante, même si votre enfant a atteint l’adolescence. Si vous n’obtenez pas de réaction à ce que vous lui dites, faites-lui savoir que vous êtes toujours disponible pour parler de ses préoccupations ou de ses inquiétudes.
Prenez des mesures supplémentaires si l’événement médiatisé s’est passé dans votre collectivité. Informez-vous sur ce que votre enfant sait de l’événement ou sur ce qu’il a entendu de ses amis afin de pouvoir remettre les pendules à l’heure, au besoin.
Surveillez les jeux de vos jeunes enfants. Les enfants expriment souvent par le jeu ce qu’ils ne peuvent pas exprimer par les mots. Utilisez le jeu et l’imaginaire comme des occasions d’interagir avec votre enfant, de le rassurer et de corriger la désinformation ou les croyances erronées.
Respectez une routine familiale. Les enfants s’épanouissent lorsqu’ils suivent des routines régulières, cohérentes et prévisibles. Une routine aidera votre enfant à se sentir en sécurité et lui montrera que sa famille va bien et qu’elle continue de fonctionner comme à l’habitude. Planifiez une sortie ou une activité familiale que votre enfant appréciera.
Essayez de passer le plus de temps possible avec votre enfant durant ces périodes difficiles. Parler, jouer, faire des bricolages, et même cuisiner ensemble sont d’excellentes façons de développer des liens forts avec son enfant.
Rassurez votre enfant en lui disant qu’il est en sécurité et que c’est votre travail de le protéger. Rappelez-lui aussi qu’il y a d’autres personnes dans la collectivité et à l’école qui sont là pour le protéger, comme les policiers, les pompiers et les agents de sécurité. Vous pourriez lui dire : « Même si on ne les voit pas, il y a toujours des gens qui travaillent dans l’ombre pour protéger les enfants et les adultes, à l’école et dans la collectivité. »
Soyez un modèle d’acceptation et évitez les stéréotypes. Soyez calme, apaisant et solidaire. Parlez de la tolérance avec votre enfant. Dites-lui que les gestes d’un individu ne veulent pas dire que tout un pays ou tout un groupe de personnes est dangereux ou méchant.
Soulignez que dans votre famille, il est important de prendre soin les uns des autres. Décrivez des situations dans la vie de tous les jours où les gens aident les autres et font preuve de gentillesse. Le site Good News Network contient une section spéciale s’adressant aux enfants (en anglais)